9/11/11 - 9h : Du Belvédère Genevoix, un lever du soleil sombre et rouge sur une Loire à nouveau remplie, après une remontée spectaculaire de ses eaux. Passe un Héron pourpré qui remonte le fleuve... Mais avec cette lumière, et sans la bonne optique, juste une silhouette photographiée en contre-jour...
Après avoir apporté lunette et téléobjectif, je guette son éventuel retour tout en observant deux petits Grèbes castagneux près de la rive. Un bruit de Cygnes en vol qui grandit... et un groupe s'apprête à se poser juste en face.
Mais... surprise :on dirait bien que certains sont noirs !
Effectivement, parmi les huit, trois sont des spécimens de Cygnes noirs !
Les trois noirs restent groupés, un peu à l'écart des cinq blancs.
Le Cygne noir (Cygnus atratus) est originaire d'Australie où il niche en colonies très denses sur des grands lacs. Introduit en France comme animal d'ornement, il peut être rencontré dans des parcs et sur certains plans d'eau en Europe. Il y a des nidifications, par exemple, dans le parc du "Château de Sauvage" situé à 12 km au sud-ouest de Rambouillet. Ces spécimens sont probablement "échappés" de ce genre de stations.
Même si c'est un bel oiseau, les ornithologues apprécient peu son expansion, car elle se fait au détriment d'espèces patrimoniales aux équilibres souvent déjà fragiles.
Le groupe repart après une visite d'un quart d'heure. Depuis, on n'a pas vu repasser ici les Cygnes noirs. On n'a vu que d'autres groupes, avec beaucoup de juvéniles.
La crue rapide a tout bouleversé sur la Loire : rochers et ilôts de sable prisés par les colonies de Vanneaux ou de Mouettes ont été submergés, les eaux peu profondes prisées des petits et des grands échassiers se limitent maintenant à d'anciennes rives enherbées peu propices à la pêche : on voit des Hérons perchés sur des arbres morts, des Grandes aigrettes au milieu de buissons sur le sommet des îles. Deux ragondins se disputent un étroit promontoire ; et, faute de perchoirs adaptés à leurs plongées, les Martins pêcheurs multiplient les vols stationnaires, dits "du Saint Esprit".
Mais c'est surtout la réaction du petit peuple des Acariens qui est spectaculaire : pour ne pas être noyées, les araignées ont dû remonter au sommet des tiges inondées des réseaux de toiles et de fils qui,dans les reflets du soleil, constituent un paysage féérique :
On vous en reparlera bientôt...
Après de longs mois de lassitude qui ont permis à la végétation envahissante de conforter ses positions, le grand fleuve sauvage reprend sa place et sa vigueur, et part à la reconquête de son domaine. La Loire commande, la faune n'a pas d'autre choix que de s'adapter. Nouveau théatre, nouveaux décors, nouveaux jeux des acteurs, nouvelles vedettes.
Une nouvelle représentation pour notre plus grand plaisir !
17h 20 - Justement, revoici une de nos "stars" favorites : le Héron pourpré, que nous n'avions pas revu depuis ce matin. Pour combien de représentations, Monsieur l'Artiste ?